Organisation
Il n’est pas rare que de voir des parcours qui débutent sans vision précise. Ce fut le cas pour Thomas de La Bigne à l’Université de Technologie de Compiègne. Au sein d’études assez techniques, celui-ci verra sa curiosité piquée par un cours dont l’intitulé va le suivre sur plusieurs années : “Communication et coopération”. Cours dispensé par un certain Gilles Le Cardinal. Des années plus tard, il travaillera à ses côtés, comme si la vie avait déjà écrit les premières lignes d’un avenir professionnel dont il n’avait pas encore fait l’expérience.
La première étincelle
Thomas de LA BIGNE est lancé. Il fait ses premiers pas dans le monde de l’industrie, avant de partir en coopération pendant deux ans avec sa femme. C’est en Afrique de l’Ouest, en plein cœur d’une Guinée précaire et pourtant bouleversante qu’il fera des découvertes profondes, sur soi, sur les autres. Directeur d’un dispensaire et responsable d’une trentaine de personnes, il est confronté à une réalité toute autre.
“Vous n’en ressortirez pas indemne”
lui avait prédit l’ONG. Elle ne croyait pas si bien dire…
» Au départ, je ne cessais de me répéter » qu’est-ce que je fais ici ? « . Puis j’ai rapidement compris que ma vision d’occidental n’allait pas m’aider à comprendre le milieu dans lequel j’évoluais. J’ai donc pris le temps d’apprendre à connaître. Sans surprise, je me suis arrêté de juger. »
Ces années de coopération lui ont appris à composer avec son environnement. Empli de peines, de joies, de paroles fortes et surtout d’une humanité qu’on ne retrouve pas à chaque coin de rue.

“Un jour, l’un des gardiens de nuit a voulu inviter mes parents. J’ai d’abord refusé, par pudeur et parce que je savais qu’il allait se plier en quatre pour notre famille. Puis j’ai rapidement saisi qu’il ne s’agissait pas là que d’une simple invitation, mais qu’il était question de fierté. J’ai donc fini par accepter et ce jour-là, j’ai reçu une grande leçon, mesurant à quel point ce sens de l’accueil dépassait nettement le mien…”
L’apparition du fil rouge
De retour en France, Thomas reprend son poste comme consultant chez Altran , puis est embauché chez Groupe PSA où il va rester 13 ans dans des rôles de management ou d’excellence opérationnelle, toujours avec une dimension humaine forte. Mais à quarante ans, il sent qu’un changement s’impose.
« Je sentais depuis longtemps que ma place n’était pas là, et que j’aspirais à autre chose.»
C’est à ce moment-là, en 2016, que Gilles Le Cardinal lui pose la question décisive : “Tu n’as pas envie de rejoindre Cooprex ?” Après une phase de transition et une période sensible pour Cooprex comme pour lui, le choix est fait, Thomas rejoint définitivement l’aventure, lancée 5 années auparavant.
Donner du sens
Aujourd’hui, Thomas a repris la direction de Cooprex se sent aligné avec ce qu’il nomme sa raison d’être. Pour lui, il s’agit de permettre aux personnes engagées dans des projets complexes d’en devenir davantage acteurs, d’y trouver du sens, en favorisant les conditions d’une coopération durable, gage de robustesse pour réussir les transformations menées. La ligne éditoriale de COOPREX International en somme.

« On ne peut pas toujours transformer le système seul, mais on peut déjà œuvrer à notre échelle. Permettre aux gens de se parler, de s’écouter et de sortir ainsi de leurs tranchées, pour construire ensemble le projet qui les rassemble, voilà ce qui m’anime. »
L’homme derrière les idées
Thomas ne se définit pas seulement par ses projets professionnels, mais aussi par ses élans personnels. Il puise son équilibre dans la nature qui constitue pour lui une véritable source de contemplation. Avec la forêt de Compiègne, il y a de quoi faire ! La natation quant à elle lui offre un autre ancrage, celui de l’effort physique et du mouvement régulier qui vide la tête et nourrit le corps.
Il est engagé au sein de la Maison Bartimée, lieu d’accueil et de ressources au sujet de la vie affective. Le Vendée Globe le fascine. Plus qu’une course, c’est pour lui une métaphore. Celle du bâteau et de son marin qui, soutenu par son équipe à terre, part à l’aventure, affronte les tempêtes et les coups du sort, dans un défi au long cours qui transforme. Il y voit un appel au dépassement, à la nécessaire humilité face à la nature et au fait qu’on ne peut rien sans les autres. Pas si anodin que l’emblème de Cooprex soit un bâteau.
Trouver sa place et sa voix
Nous sommes heureux d’avoir pu vous présenter cette nouvelle série des visages qui font vivre Cooprex. Thomas de La Bigne nous montre que la direction générale peut être à la fois fermement tenue et profondément humaine.
Dans un monde souvent fragmenté, il trace une voie, celle où chacun trouve sa place et reprend la parole.